Durant la World Game Cup 2010 (soit il y a près de 4 ans, comme quoi certaines choses prennent du temps) Tmdjc, Wael3rd et moi-même avions eu une longue conversation sur le scénario de Street Fighter 3 Third Strike. Tout le monde sait à quel point ce titre est unique, à quel point il détonne même dans la saga Street Fighter elle-même. Que ce soit son aspect visuel, sa bande son, ses personnages, rien n’est à l’image d’une saga classique du jeu de combat.
Quelque part, Street Fighter 3.3 mettait en exergue la fin d’un mythe : celui des combattants de rue qui combattent pour le plaisir, la survie, l’adrénaline. Or ce mythe, incarné idéalement par Ryu, est l’essence même de l’attrait de Street Fighter dans son ensemble. Et si tout simplement Street Fighter 3.3 mettait fin aux grands récits fondateurs, fermait la porte après cette grande épopée qu’es Street Fighter, tout comme le vingtième siècle a vu la fin de la modernité et l’arrivée de la postmodernité ?
En élargissant un peu le sujet à d’autres jeux ayant cette même problématique, et à la faveur d’un restaurant improvisé, nous sommes parvenus à convaincre (bon en fait c’est eux qui nous ont convaincu) les gens de Je Game Moi Non Plus, plus érudits dans la matière philosophique que nous, qu’il fallait faire un podcast sur le sujet. Ce podcast vous le trouverez ci-dessous, et il faut avouer qu’il est un peu touffu. Pour ceux qui ne la connaissent pas, on définit la modernité et la postmodernité, puis on parle de Street Fighter comme d’un jeu moderne, on enchaîne sur la relation entre la fin du jeu de combat et la fin (?) des arts martiaux, et on termine avec des exemples de jeux vraiment postmodernes, notamment Street Fighter 3: Third Strike. Ainsi la boucle est bouclée.
Ce podcast est probablement le plus tordu et théorique que nous ayons jamais fait, aussi vous nous excuserez si vous trouvez certaines réflexions barbantes, abusives ou sur-interprétés. Bonne écoute à tous, et merci à Tswark qui a été d’une très grande aide pour l’élaboration de ce podcast.
