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Ed Boon : des flippers à Mortal Kombat

A l’occasion de la Gamescom, Game Informer avait obtenu un entretien avec Ed Boon dans lequel ils avaient abordé les questions les plus variées comme ce qu’il avait fait avant Mortal Kombat, l’influence culturelle de la série, l’émulsion autour de Mortal Kombat dans les salles d’arcade et d’autres thèmes.

Des voix de flipper ?

Il a fait la voix de Rudy dans le jeu de flipper Funhouse. Il a fait des voix pour une dizaine de flippers. A l’époque, quand ils avaient besoin de voix, ils n’embochaient pas d’acteurs mais ils venaient le chercher car il était capable de faire plusieurs voix différentes.

Quelle importance a le scénario dans un jeu de combat ?

Si on se base uniquement sur la succession de combats et de savoir qui va gagner, l’histoire n’a pas une grande importance. Mais dans Mortal Kombat, il y a un autre composant, qui est leur feuilleton en cours. Mortal Kombat était le premier jeu de combat à avoir une biographie détaillée de chaque personnage. Il pense que c’est ce qui a établi cette connexion entre les joueurs et les personnages.

Est-ce que relancer une licence permet de faire un nouveau départ et d’éviter de faire de la continuité rétroactive sur une bonne partie d’éléments étranges ?

Ils n’avaient pas été capables de raconter l’histoire en détail en 1992 à la sortie du premier jeu. L’histoire ressemblait plus à un ou deux paragraphes. Donc ils vont raconter la première histoire qui n’a jamais été racontée en détails. Maintenant, ils ont des cinématiques, des acteurs, la motion capture et d’autres trucs pour le faire avec plus de sophistication.

Un résumé super rapide de l’histoire de Mortal Kombat, ça donnerait quoi ?

Dans Mortal Kombat, le but du combat est que le vainqueur représente son royaume, le royaume de la Terre, Netherrealm et Outworld, et c’est ce qui dirige l’univers pour ainsi dire. Si on met cela dans un jeu vidéo, il faut leur trouver une raison de combattre, donc ils ont fait de cela un tournoi et ont ajouté un peu de Enter the Dragon (Opération Dragon), un peu de Bloodsport, Star Wars…

Est-ce que c’est étrange de penser à l’importance culturelle qu’a pris Mortal Kombat au fil des années ? Est-ce qu’ils avaient imaginé que cela puisse prendre cette ampleur ?

C’est au moment de la sortie du premier film qu’ils l’ont ressenti. Acclaim avait vendu quelque chose comme 6 millions d’unités du premier jeu et 5 millions du second. Ils sont allés à la première du film au Mann’s Chinese Theatre et en se réveillant le lendemain, ils ont vu sur CNN ‘Mortal Kombat le deuxième meilleur démarrage de l’histoire pour un film sorti au mois d’août, après Clear and Present Danger (Danger immédiat)’. C’est à partir du moment où cela a été comparé à quelque chose de gros que ça l’a vraiment frappé.

Est-ce que le mode online est un remplacement convenable aux loketests sur arcade ?

Pas pour tester, puisque à partir du moment où l’on peut jouer online, cela veut dire que le jeu est fini. Il pense que cela sert à pouvoir jouer contre d’autres personnes à l’échelle globale, ce qui est la partie la plus amusante du jeu. Vous pouvez jouer contre le CPU, et cela peut être amusant, mais cela ne remplacera jamais de jouer contre un être humain. Depuis que les salles d’arcade n’offrent plus cette possibilité, il pense que l’online est la réponse à cela.

Est-ce que le processus de digitalisation et son aspect visuel lui manque ?

Il aime vraiment l’aspect et il pense qu’avec les HDTV actuelles, on pourrait faire des choses de très bonne facture, des jeux vraiment photoréalistes. Il faudrait beaucoup de frames d’animation pour que ce soit lisse. Mais ça ne l’empêche pas d’aimer ce qu’ils ont maintenant, comme il le dit « c’est de la 3D, mais ça a l’air photoréaliste ».

Retour d’éléments old-school que les fans reconnaitront ?

Il y aura quelques hommages éparpillés dans le jeu. Il pense que le Toasty Guy fera surement son apparition.

La composante sociale de l’arcade et ce qui pouvait y circuler.

A l’époque, il n’y avait pas internet et on retrouvait des buzzes sur divers éléments qui existaient ou non. Cela pouvait être la présence de Reptile dans le jeu, certains mouvements ou encore des trucs plus farfelus comme les « Nudalities ». Internet est arrivé et a changé la donne. Avant, savoir faire les fatalités était le truc par excellence pour se démarquer. Donc un joueur pouvait se vanter de savoir faire la fatalité de Sonya et mettre son manteau sur ses mains quand il l’exécutait pour que personne ne voit la manipulation. Toujours sur l’exemple de Sonya, il évoque l’arrivée des forums après la sortie de Mortal Kombat II où si quelqu’un avait trouvé la fatalité à Chicago, on en entendait parler en Californie. C’est là qu’il s’est dit que c’était la fin des secrets.

Street Fighter IV a relancé Street Fighter et Mortal Kombat retourne à ses racines. Coïncidence ou timing parfait ?

Leur dernier jeu, Mortal Kombat vs DC Universe, avait des mécaniques de combat qui étaient plus 2D que dans leurs jeux précédents. Des trucs comme appuyer sur bas pour se baisser et haut pour sauter. Beaucoup de gens leur avaient dit qu’ils aimaient ça donc ils avaient déjà décidé un style 2D complet pour le prochain. Street Fighter est sorti et a solidifié cette idée. Comme il avait déjà pu le dire à Gamasutra, il pense que les jeux de combat devenaient trop compliqués. Ils étaient bon, sophistiqués mais la plupart des joueurs n’étaient pas intéressés par le fait d’avoir 2 semaines d’apprentissage avant d’être bon dans le jeu. Les gens n’ont pas une durée d’attention aussi importante.

« Il y a une sortie de jeu toutes les semaines donc c’est plutôt dans le style ‘c’est là dessus que je me concentre. C’est là dessus que je me concentre’. Personne ne se met devant Virtua Fighter et quelques uns des autres jeux vraiment hardcore en disant : « Je vais passer un mois sur ce personnage ». Cela n’existe plus. Il y a des joueurs qui le font mais ils font partie d’une vaste minorité de joueurs. J’aime vraiment ce genre de trucs mais le public en général veut quelque chose d’un peu plus simple, et je pense que ce qui est en 2D est plus accessible pour les gens. En même temps, on a enterré beaucoup de profondeur, des possibilités des jeux de combat hardcore qu’auraient apprécié les joueurs les plus hardcore ».

Comment est-ce qu’on rend tout le monde heureux dans un tel jeu ?

Il pense qu’il faut faire en sorte que le joueur moyen soit capable de faire quelque chose de cool et d’impressionnant à l’écran.

« Pour jeter un épieu, c’est arrière, arrière coup de poing. 90% des gens peuvent le faire. Ensuite, un pourcentage plus faible peut faire les mouvements dans le genre quart de cercle boule de feu. Et un autre pourcentage plus faible peut interrompre la boule de feu et s’en échapper. Puis, un plus faible pourcentage peut interrompre tel ou tel coup. Je pense que si vous proposez quelque chose à tous ces niveaux, ce mec s’éclate parce qu’il lance des boules de glâce, et celui là s’amuse parce qu’il interrompt ce mouvement et qu’il intervient dans ce mouvement en le montrant aux autres, c’est là qu’on atteint le plus large nombre dans ces millions de joueurs. »

Avec les fatalités, est-ce qu’il pense avoir fait le tour des diverses manières de délabrer le corps humain ?

Quand ils ont commencé le jeu, ils ont décidé de modéliser le corps et qu’ils couperaient telle ou telle partie. Ils ont fait des graphs avec des parties séparées du corps et ont pris ça comme modèle de travail. Puis, il y a les réunions fatalités dont il avait déjà parlé pour qu’ils exposent leurs idées.

Qu’est qu’on peut appeler aller trop loin dans Mortal Kombat ?

Il n’y a pas vraiment de règle générale pour le définir, mais c’est plutôt en fonction de la réaction des gens. S’ils sont sept ou huit dans la même salle, que quelqu’un expose son idée et que la majorité de la salle répond « … euuuuh, non. », c’est quelque chose qu’ils ne garderont pas.

Y aura t-il certainess des absurdités des jeux précédents dans ce nouveau Mortal Kombat ? Comme le pied géant de Jax qui écrase son adversaire ?

Dans chaque jeu Mortal Kombat, ils ont mis une touche d’absurdité parce qu’ils ne le prennent pas au sérieux. En prenant l’exemple d’une fatalité de Kung Lao, il explique que les situations sont tellement ridicules qu’ils veulent rappeler à tout le monde qu’ils ne vont pas être très sérieux. Donc il y aura le « Toasty » guy ou quelqu’un se transformant en bébé, mais ils ne vont pas non plus faire n’importe quoi avec ça. Il n’y aura pas d’animalities ou de friendships ou d’autres trucs dans le genre, mais il y aura des éléments marrant.

Son implication dans Mortal Kombat est-elle restée là même tout au long de la série ?

Pour le premier jeu, ils étaient quatre. Il s’occupait de la programmation, il y avait deux artistes et quelqu’un qui s’occupait du son. Maintenant, il y a une centaine de personnes. Il n’a plus le temps de programmer, d’écrire du code et autres, mais il est toujours impliqué dans le design du jeu et son aspect général. C’est plus de l’influence secondaire.

Mortal Kombat Nitro ?

La version d’Acclaim de Mortal Kombat sortie sur Super Nintendo n’était pas géniale. Le jeu semblait être bien, mais était injouable. Le jeu est lui même était une source de disputes. Acclaim avait besoin de leur accord pour le sortir et Ed Boon ne voulait par leur donner. Mais malheureusement pour eux, ils ont quand même réussi à sortir le jeu. L’équipe qui avait bossé sur ce jeu avait ensuite lancé un autre projet qu’ils avaient appelé la version Nitro. On pouvait jouer avec quelqu’uns des boss et il y avait beaucoup plus de sang. Ils voulaient ressortir Mortal Kombat dans cette version, mais entre temps Mortal Kombat II est sorti, donc ils sont passé dessus. Il précise qu’une cartouche de cette version doit trainer quelque part sur la planète.

Heureux de retourner à la 2D en fin de compte ?

C’est un changement important. Il pense que chaque jeu qu’ils font a besoin d’avoir un grand changement, une histoire, une raison qui fait que les gens y prêtent attention. Pourquoi être intéressé dans Mortal Kombat 9 ? « On revient à la 2D, c’est du M-rated, il a le système de combat le plus profond – C’est tout ce dont vous vous rappelez du Mortal Kombat des premiers jours mais avec la présentation la plus sophistiquée que propose les moteurs graphique actuels ».

La 3D sur PS3 ?

Sony leur demanda quelques mois avant s’ils voulaient le faire et leur donnèrent le nécessaire pour le développer. Ils modifièrent leur moteur pour afficher des éléments en 3D. Ca ne modifie en rien le gameplay,ça donne juste une sensation de profondeur.

Publié par

Atssal

Rédacteur 100% asshole.

4 réflexions au sujet de « Ed Boon : des flippers à Mortal Kombat »

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