Capcom souhaiterait étendre ses ventes en Europe de l’Est et en Asie

Dans une interview faite par Capcom pour son site Capcom IR, Ono déblatère pas mal de choses sur sa collaboration avec Harada pour SFxT et ses angoisses de producteur de jeu de baston. Notez que cette interview est essentiellement un appat à investisseurs pour dire « Youhou on existe et on veut faire du business ! » et est donc très corporate. Le plus intéressant vient à la fin quand il parle des problématiques de vente en fonction des pays/régions.

Ainsi Capcom a présenté deux fois de suite SFIV en Russie lors da la version locale de la Japan Expo mais ne vend toujours pas Street Fighter dans cette région du monde. La faute a des soucis de positionnement de prix sur les jeux à l’unité et surtout, bien qu’Ono n’en parle pas, à un piratage massif des jeux dans ce pays. Selon Ono s’ils pouvaient s’assurer un certain nombre de ventes ils feraient plus de promotion autour de leurs jeux de baston dans les pays de l’Est et en Asie, et ce même si le jeu est vendu moins cher.

Selon lui la fanbase de Street Fighter est composée à 60% d’américains, 30% d’européens et 10% d’asiatiques. Il ne prend pas en compte l’Australie ni l’Amérique du Sud dans son pourcentage, et avoue qu’ils essaient surtout d’agrandir la base de fans en Europe où, hormis en Angleterre, Allemagne et France, ils ne sont pas capables de mettre en place des campagnes marketing adaptées à chaque pays.

L’Asie quand a elle est un marché presque nul pour la saga Street Fighter. Ils ont vendu quelques système arcade mais le jeu vidéo étant essentiellement sur PC dans cette région du monde, il est difficile de convaincre la chaine du jeu vidéo que le support console est viable. Ono parle ensuite des versions dématérialisées des jeux et pourquoi elles sont un avantage pour Capcom : centralisation de la distribution et des ventes, contrôle de la qualité généralisé et mises à jour facilitées, et ce même si le client habite au fin fond des bois. Le reste de l’interview n’est pas très intéressant.

Capcom semble vouloir se développer via des distributeurs online dans des régions qui sont habitués à un fort taux de piratage et ne jouent pas sur console. Le souci c’est qu’ils semblent vouloir garder le même modèle économique plutôt que de passer sur PC, la plateforme qui serait la plus à même de leur apporter des revenus. SFIV PC a choqué Capcom avec son taux de piratage complètement fou, et bien que AE soit sorti sur PC et que SFxT soit prévu, on sent que ce n’est pas un support en lequel Capcom a confiance, en témoigne le DRM qui a failli être mis en place lors de la sortie de AE.

Là où c’est dommage c’est qu’ils se coupent une grosse partie du marché où des acteurs importants sont déjà installés et pourraient répondre à ces problématiques. Il y a quelques années Steam n’était pas utilisable en Russie et tout le monde disait que ça ne servait à rien de chercher à gagner de l’argent dans un pays où l’on trouve des copies pirates sur le trottoir. Valve a travaillé à rendre les jeux disponibles dans ce pays, disant que si on voulait combattre le piratage il fallait vendre un service qui était meilleur que ce que les pirates proposent. Aujourd’hui la Russie est la seconde plus grosse source de revenus pour Valve en Europe (probablement après l’Allemagne), preuve que la stratégie fut la bonne.