Katsuhiro Harada et Yoshinori Ono parlent de leurs projets

Dans une interview donnée conjointement à CVG, Katsuhiro Harada et Yoshinori Ono reviennent sur leurs projets respectifs. Le discours reste le même par rapport à ce qui avait été dit avant, il y a juste quelques petits compléments.

Quand ils parlent de « compétition » entre eux, est-ce qu’ils sont sérieux ? Feront-ils leur projet dans leur coin ou s’échangeront-ils des informations ?

Harada-san : « Ce n’est pas comme si nous essayons de nous faire des croches-pieds en créant ces jeux – ça n’a rien à voir. Il y a deux aspects dans ce face à face; le premier est in-game entre nos personnages et ceux de Street Fighter.

Par exemple, depuis le point de vue de Ryu sur Mishima Zaibatsu et les personnages qui y sont impliqués, je suis sûr qu’il les déteste et n’accepte pas leurs principes et ce qu’ils font, donc il voudra les écraser. D’un autre côté, Kazuya, Heihachi et les autres verront les personnages de Street Fighter comme encombrant et ferront tout pour les éliminer – c’est leur façon de voir. C’est l’aspect du jeu que l’on retrouve dans cette facette.

En revanche, depuis le point de vue d’une équipe de développement, même si l’équipe d’Ono-san a été absente de la scène baston pendant dix ans, ils ont plus de 20 ans d’expérience dans les jeux de combat avec leur franchise. Donc, bien entendu, ils ont beaucoup de savoir-faire et je suis sûr qu’ils ont beaucoup de fierté en jeu, surtout car il y a une autre franchise que la leur attachée au titre.

L’inverse peut aussi s’appliquer pour nous, je ne pense pas qu’on essaie de cacher quelque chose de l’autre côté, c’est plus la fierté d’une compagnie d’essayer de faire le meilleur produit possible et puis d’être excité en voyant les résultats que ça a donné. »

Quel conseil pourrait donner Ono-san pour l’utilisation des personnages Street Fighter ?

Ils s’entendent très bien et ont une confiance absolue l’un envers l’autre, donc ils ne vont pas tenter de se censurer. Ono-san a confié la franchise Street Fighter à Harada-san et inversement. Harada-san choisit ce qu’il veut faire de la licence Street Fighter et c’est la même chose pour Ono-san avec Tekken.

Il y a t-il un avantage à sortir son jeu après l’autre ?

Ono-san : Ce sont deux jeux de combat, donc ils sont dans le même genre. Cependant, Tekken et Street Fighter sont deux jeux très différents, avec comme différence distinctive que Tekken est un jeu 3D et Street Fighter un jeu 2D donc si Harada-san sort son jeu avant le sien, ça ne va pas vraiment l’aider puisque son jeu n’a rien à voir avec celui d’Harada-san et inversement. Il n’y a pas d’avantage à ce que l’un sorte son jeu après l’autre puisqu’ils font deux projets vraiment différents.

Harada-san : En voyant les vidéos de ce qu’a présenté Ono-san à la Comi-con et à la Gamescom, il pense que les fans ont déjà une bonne idée de ce à quoi ils peuvent s’attendre. En raison des particularités du gameplay de Tekken, du manque de mouvements des personnages Street Fighter et de toutes les particularités de ces derniers (boules de feu, projectibles, coups spéciaux …), on peut se demander ce que ça va donner en 3D ? Il y a beaucoup d’obstacles à surmonter et il pense que les fans sont plus préoccupés par son projet que par celui d’Ono-san.

Les jeux Street Fighter qui ont franchi le cap de la 3D dans le passé n’ont pas laissé un très bon souvenir. Qu’est-ce que l’équipe Tekken fait différemment ? Comment s’y prennent t-ils pour éviter les mêmes pièges ?

Harada-san : Autant être clair, même si beaucoup de personnes disent que Street Fighter fut en 3D et que ce n’était pas populaire, il ne pense pas qu’ils étaient en 3D. L’aspect et la technologie étaient en 3D mais les mécaniques de jeu ne l’étaient pas. Même chose pour Street Fighter IV, c’est en 3D mais ça reste un gameplay 2D donc pour lui il n’y a aucune raison de s’inquiéter à propos de quelque chose qui n’a jamais été fait auparavant parce qu’il n’y a jamais eu de Street Fighter en 3D. Au lieu de ça, il préférerait que tout le monde s’intéresse aux possibilités qu’impliquent un tel projet.

« Vous pourriez avoir les personnages de Street Fighter jetant des boules de feu ou des projectiles, ils seront peut être capables de les esquiver avec des pas de côté. Ou d’utiliser le système de juggle typique de Tekken lorsque vous envoyez le personnage en l’air et faites un tatsumaki, et vous avez des possibilités illimitées pour ce qui vient après. »

Ce n’est pas un secret, Capcom travaille sur un titre 3DS. Des projets pour contester cette dominance sur cette plateforme ?

Harada-san : Il ne peut pas dire grand chose puisque rien n’a vraiment été annoncé à ce sujet. Ils ont perçu la mode du jeu sur portable (console, téléphone…) donc ils réfléchissent à ce qu’ils pourraient faire. C’est tout ce qu’il peut dire.

Est-ce qu’ils pensent à la 3D ? Peut être pour ‘Super Street Fighter X Tekken Dark Resurrection’ ou un truc dans le genre ?

Ono-san : Si on prend le frame-rate, il est doublé avec un jeu 3D et comme leurs jeux tournent à 60 frames par seconde, cela reviendrait à faire tourner leur jeu à 120fps. C’est assez difficile donc ils ne sont pas encore sûrs à ce sujet.

Harada-san : Dès qu’on parle 3D, les gens pensent à des FPS ou des TPS, ou à des jeux d’avion qui sont plus adaptés en raison de l’aspect du jeu. Ils ont fait des recherches en interne, pas nécessairement pour faire un jeu, mais pour avoir une idée de à quoi ressemblerait quelques uns de leurs jeux en 3D. Ils pensaient que les jeux de combat passaient très bien avec mais qu’il y avait un obstacle technologique, donc il est difficile de se prononcer.

Les crossovers ont commencé avec Street Fighter vs. X-Men qui s’est ensuite étendu en englobant Marvel et Capcom. Est-ce qu’ils pensent que ces deux jeux pourraient s’étendre à un Namco X Capcom ?

Ono-san : « Ca dépendra de ce que donneront ces deux projets. Peut être que dans quatre ans, si on s’assoient ensemble et qu’on est toujours amis, surement. Néanmoins, si dans quatre ans on a des divergences et que l’on ne se parle plus cela voudra probablement dire non. »