World Game Cup : bilan personnel

Nous sommes enfin au calme après la folie de la semaine dernière et il est temps de faire le bilan de ce premier gros tournoi de l’année, aka les World Games Cup. Un tournoi qui aura été intéressant sur bien des points et bien décevant sur d’autres, et je vais donc faire un petit bilan très personnel de l’event, avec mes amours et mes coups de gueule.

La première chose que l’on pourrait dire en parlant de ce tournoi, c’est qu’il possédait une forte ambiance, mais pas vraiment d’âme. Peut-être trop de compétition et pas assez de dose en général, qui faisait que tout ce qui se faisait en dehors des tournois se faisait… en dehors de l’event, et donc que l’event manquait d’âme niveau dose, gwak, et petites histoires croustillantes à raconter au coin du feu. Voici donc mélangées mes coups de coeur et coups de gueule.

Un event où il ne fait pas bon jouer certains jeux…

Premièrement, il y avait une trop grande disparité concernant la place accordée aux jeux. Certes quand il y a deux cents joueurs à SFIV et 30 à Kof, on comprend que la majorité de l’espace soit utilisée pour SFIV et Soulcalibur IV qui sont les gros jeux présents à l’event. Cependant quand ces jeux prennent tellement de place au point que les autres jeux ne pouvaient même pas avoir un unique poste par jour, condamnant les joueurs à quitter l’event pour aller jouer à l’hotel sur des PS2 apportés pour jouer la nuit, on comprend vite qu’il y a un souci. Street Fighter 3, Guilty Gear Accent Core et les différentes itérations de King of Fighters étaient clairement les cinquièmes, sixièmes et septièmes roues du carrosse.

C’est la première fois qu’une situation semblable arrive dans un event de cette taille, on vient de loin pour faire un tournoi certes, mais aussi pour jouer en freeplay contre des joueurs qu’on ne voit pas le reste de l’année (et qui n’étaient pas là, mais c’est un autre souci). Nous étions donc, joueurs de ces jeux, dans l’incapacité de jouer, et le mécontentement à grossi au fur et à mesure, et a pris une grosse part dans le ressenti des joueurs, et a également percé jusqu’aux organisateurs. Les organisateurs chargés de ces jeux, le Versus Dojo, ont fait tout leur maximum pour essayer de contenter tout le monde mais une chose prédominait : il fallait être à l’heure. C’est comme être une pièce d’un engrenage et de ne pas permettre aux autres pièces de fonctionner et la machine de tourner. Trop de tournois ou pas assez de postes ? Un peu des deux je pense. Je salue donc nos deux loustics du Versus Dojo qui ont fait leur maximum, étaient à l’écoute, mais cela n’a pas suffit, c’était au dessus d’eux que le problème était. Cet event avait un petit coté machine infernale.

Un event avec trop de tournois.

Oui ça en surprendra certains, mais il y avait trop de tournois. Pour SFIV il y avait le 2vs2, le solo, le grand master (aka un tournoi solo chaque jour avec des vingtaines de joueurs) puis les finales du grand master, la plupart des tournois en 2 matchs gagnants. Soulcalibur a eut quasiment le même nombre de tournois, il y a eut trois tournois kof, un seul tournoi SF3 et deux tournois guilty gear, avec au fond à droite, un tournoi HDremix et un tournoi Hokuto no Ken. La quantité de tournois est énorme sur cinq jours, et surtout extrêmement épuisante pour les joueurs et l’organisation, sans compter que les lieux fermaient à 20h chaque jour. Heureusement les organisateurs ont bossé comme des malades. Le mercredi a été difficile et ils ont su tirer leçons de leurs erreurs, pareil pour le vendredi où c’était un peu chaotique mais parfait le samedi et le dimanche. On a rarement vu autant de professionnalisme dans un event de cette taille et ça faisait super plaisir.

Des sponsors… particuliers.

Pour ne pas dire problématiques. La plupart le savent, JeuxActu était sponsor de la World Game Cup, payant les billets des japonais et couvrant médiatiquement le salon, gardant l’exclu des vidéos lors des finales, proposant une belle borne viewlix en freeplay ainsi que pas mal de jeux en démo gratuite, et une collaboration avec Capcom pour voir Super Street Fighter IV tourner, bref sympa à première vue.

Le seul souci, et ce que je vais dire n’engage que moi, c’est que JeuxActu a quand même un peu fait de la merde. D’une part aucune publicité pour l’évènement hormis une news trois jours avant pour dire qu’ils seraient sur place, et à l’heure où j’écris ces lignes, seules trois news pour montrer quelques photos et des vidéos ont été mises en ligne. Là où le bat blesse dans ces news c’est la formulation : « La World Game Cup 2010, un événement international organisé par JEUXACTU et l’association GNOUZ« , « Par ailleurs, vous aurez la chance de découvrir dans les prochaines heures en vidéos les demi-finales du premier tour des Master Series JEUXACTU qui ont eu lieu hier ».

On va donc remettre les choses en place : JeuxActu n’a rien organisé du tout lors de l’event. Aucune personne de JeuxActu n’était présente sur les tournois pour balancer des infos, aucune n’était là pour s’occuper des poules, aucune couverture médiatique faite en amont et en aval uniquement pour poster les vidéos. Tout au plus nous avons pu voir quelques personnes ranger les consoles, empêcher de prendre des photos, un caméraman, la présentatrice du site, et j’ai croisé le patron une ou deux fois qui n’était pas très causant (j’aurai aimé lui demander ses impressions sur l’évènement) et a vite disparu.

Les tournois étaient donc tenus par les associations suivantes : 3hitCombo, Gnouz Corporation, Tekken Arena, Versus Dojo, et Console-League. Et comme de par hasard, hormis la Gnouz Corporation, aucune de ces associations n’est citée dans aucune des news de JeuxActu alors qu’elles ont travaillé pendant 5 jours de manière totalement gratuite, ont payé de leur poche leur venue à Cannes, ont transporté une tonne de matériel qu’elles avaient acheté elles-même.

Alors soyons clairs, je n’ai rien contre JeuxActu à priori, je ne les connaissais même pas. Mais comme le disait Orson Welles, « J’aime pas trop les voleurs et les fils de pute ». On ne s’approprie par le mérite d’un event pareil parce qu’on a un carnet de chèque conséquent qui permet de payer des billets d’avions à trois joueurs japonais (et non quatre, le dernier billet ayant été payé par Malek, un joueur de Soulcalibur), surtout quand c’est pour les abandonner dans le salon avec un unique traducteur (Madjid) qui s’est au final occupé d’eux pendant 5 jours, et les empêcher de se reposer à cause d’interviews à minuit le samedi soir qui ont fait que certains (dont Daigo) dormaient sous les tables le dimanche matin. Bref, JeuxActu n’en avait rien à foutre de l’évènement et des joueurs, que ce soit ses journalistes (hormis sans doute le caméraman qu’on a croisé plusieurs fois qui bossait toute la journée), ses « organisateurs » qui faisaient n’importe quoi en voulant empêcher les gens de prendre des photos et bien d’autres choses que je tairai.

Des petits jeunes… motivés !

S’il y a bien un truc qui est ressorti lors de cet event c’est que la relève semble assurée. Le Versus Fighting est un genre à part et dont les joueurs se renouvellent peu. Hors on a pu voir des dizaines de nouveaux visages lors de cet event, j’ai pu rencontrer plein de nouveaux joueurs, essentiellement de SFIV (je les salue d’ailleurs Luffy, Redchan, Sarah, Jin, Sexy Evans, Renegad, etc) rencontrés sur les tournois et avec qui j’ai beaucoup rigolé lors des enregistrements, voire même choqués à coup de « Tadakis FRC bites dans le cul ! ».

Si au début j’étais plutôt sceptique sur cette « génération online » j’avoue avoir été bluffé non pas par leurs résultats (hormis Allioune, Yamazaki et Luffy qui ont pris un ou deux matchs) mais par leur énorme motivation. On sent que cette génération de joueurs vise haut, très haut, et surtout se donne les moyens de ses ambitions en apprenant, en taffant le jeu, en discutant énormément et en partageant ses techniques pour s’améliorer. On pouvait sentir une très grande cohésion dans cette communauté et ça m’a beaucoup impressionné ! La seule chose qui m’a un peu étonné est l’acceptation de cette communauté à faire pas mal de money matchs, ce qui pour moi est plus une mode anglo-saxonne que quelque chose de réellement motivant, cela relève trop de l’orgueil. J’ai beaucoup aimé discuter des prémices des associations et de la montée du versus fighting en France, j’avais l’impression d’être un vieux con ! ^^

Heureusement il y avait d’autres vieux qui étaient là aussi ! Cela m’a bien fait plaisir de revoir Yamazaki93 par exemple, dont je ne savais pas qu’il était passé à SFIV. Je lui ai d’ailleurs proposé de renommer la team aAa en « Team des darons » ou bien « Les tontons piffeurs » pour bien marquer la différence avec les petits jeunes, mais je crois qu’il ne m’a pas pris au sérieux. :p

Bas Gros Poing is famous !

Enfin d’un point de vue personnel je me suis bien fendu la gueule avec Liky, Valentin (ma biatch personnelle) et Ken Bogard. Au début je voulais juste interviewer les gens puis je sais pas comment on s’est retrouvés tous les quatre, tous les soirs pour enregistrer un compte rendu, complètement à l’arrache chaque soir, avec des tas de problèmes techniques aussi variés que la voix cassée, les piles déchargés, les portables qui font du bruit, un wifi qui uploade a 8ko/sec, et de la vulgarité de bas étage quasi tout le temps. Aussi quand Liky m’a dit que vous étiez plus de 1600 a partir du troisième jour et plus 3000 le dimanche, j’ai compris pourquoi d’un coup le serveur ramait durant le weekend, il était pas foncièrement prévu pour supporter une telle charge aussi tôt. De plus vous êtes près de 400 à venir nous voir chaque jour.

Aussi je ne peux que m’incliner devant les gens qui ont permis de nous faire connaître en postant les liens des comptes rendus dans tous les forums de jeux-vidéos connus et inconnus. Bas Gros Poing est né le 24 décembre dernier, je pensais que 200 pélerins avaient écoute le second podcast et vous étiez 1000 tout rond le jour même. Bref plus que jamais j’ai sous estimé le nombre de personnes qui visitaient le site, et me rend compte que vais devoir prévoir beaucoup plus de contenu pour vous tous de manière plus régulière… Et que je n’ai pas trop les moyens.

Devraient ainsi arriver : un nouveau design, une vraie homepage, si possible un peu de pub pour payer les allers-retour vers Paris pour les enregistrements… Pas mal de coups de fouets pour Atssal et eMKa pour qu’ils newsent plus, Sly pour qu’il nous dégotte des micros toujours plus sensuels, et des cours de japonais pour que les chroniqueurs traduisent les artbooks des jeux dont on va parler dans les podcasts.

On va donc s’arréter là pour ce compte rendu des WGC et aller de l’avant, toujours plus, comme un bon Tiger Uppercut.